La Star Ac cherche l'oiseau rare
Pour le jury de casting de « Star Academy », c'est presque
un sommet du G8.
TF1 auditionne depuis hier, et jusqu'à
demain, 200 candidats triés sur le volet à la 6ème
édition du télécrochet qui s'ouvrira en septembre.
Pour juger et jauger les chanteurs en herbe susceptibles de devenir des
bêtes à Audimat, une brochette de
PDG ou DG : Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, Pascal
Nègre, patron d'Universal, qui conduit les interviews des
candidats, Alexia Laroche-Joubert, productrice et directrice de la
« Star Ac », et Stéphane Courbit, PDG d'Endemol
France, l'homme invisible qui n'accorde jamais d'interview.
Eux
décideront en dernier ressort.
Ils sont entourés d'autres
membres, parmi lesquels Nikos Aliagas, l'animateur du show, assidu
à ces auditions, tout comme la coach vocale Jasmine Roy, qui a
assisté à tous les premiers castings en régions et
même, grande première, à Casablanca.
Justement,
Sofia, 18 ans, venue spécialement du Maroc, sort «
dégoûtée ».
Elle n'a pu chanter qu'une seule
chanson, et même pas jusqu'au bout, alors qu'elle en avait
préparé trois.
L'adolescente se sent presque
humiliée que Pascal Nègre lui ait lancé gentiment
« Merde pour les oraux ! », parce qu'elle passe le bac
demain.
« Franchement, à choisir entre les deux,
je préférerais avoir la Star Ac ... »
La
lycéenne est moins à plaindre qu'une candidate plus
âgée qui se déclare « comédienne
» avant de reconnaître, trente secondes après,
n'avoir encore jamais joué le moindre rôle, et qui dansera
dans l'indifférence générale : « Personne ne
la regarde. Elle a dû se sentir seule au monde », soupire
une responsable de la prod dans les travées.
Vincent,
19 ans, grande gueule des Hauts-de-Seine, a réussi à
placer sa chorégraphie spéciale hip-hop, la jambe
derrière l'épaule, tel un contorsionniste : « La
télévision française n'est pas assez trash. Je
voudrais apporter autre chose. »
Serait-ce l'effet
« Nouvelle Star » ? Moins de poupées, plus de
variétés, comme Eloïsha, « chanteuse rappeuse
», métisse franco-ivoirienne que l'on aurait davantage
imaginée en fan de Diam's qu'en postulante au jeu musical du
vendredi soir.
Pour Alexia Laroche-Joubert, le virage est
clair : « La vraie tendance, c'est d'arrêter de formater,
de trouver des gens qui ont des choses à raconter. »
Comme
Christophe et Dominique, les finalistes, qui viennent de crever
l'écran du télécrochet concurrent de M6 ? «
On a toujours cohabité intelligemment. Nous prenons des
amateurs. Pas eux. Et puis, sans la Tortue, que je trouve effectivement
géniale, ils se prenaient un bouillon. »
Trouver
l'oiseau rare, une autre « Turtle », c'est le but, la
quête de ces trois jours.
Une combinaison plus alchimique que
scientifique : « On ne se rend pas compte à quel point
c'est subjectif », lâche Nikos.
D'ici à la fin de la
semaine, ils ne seront plus que trente candidats.
Parmi eux, les seize
qui participeront au premier prime time de septembre seront choisis
début juillet.
Mardi 20 Juin 2006